mardi 12 décembre 2017

HOPE[LESS], le jugement des six, T1 de Melissa Haag

Sortie 10 janvier 2017

Résumé : Le cerveau de Gabby fonctionne comme un véritable radar, ce qui s’avère très pratique pour éviter les gens. Surtout les hommes. Ils semblent tous un peu trop l’apprécier. Sa différence l’a rendue solitaire, mais elle s’y est habituée. Plutôt bien. Même si, au fond, elle regrette de ne pas savoir pourquoi elle est différente des autres.
En quête de réponses, elle découvre alors une communauté secrète de loups-garous. Elle va s’immerger dans leur culture et apprendre à connaître leur monde, jusqu’à sa rencontre avec Clay. Il est négligé, sujet à des sautes d’humeur, intense sans avoir besoin d’ouvrir la bouche, et il croit que Gabby est faite pour lui.
Elle va devoir employer tous les stratagèmes possibles pour convaincre Clay de s’en aller, et toute sa volonté pour ne pas tomber amoureuse de lui en découvrant peu à peu l’homme qui se cache sous des abords aussi frustes.

Mon avis : Sincèrement, si une de mes connaissances ne m’avaient pas conseillée ce livre, je pense que, jamais, je ne l’aurais lu et cela aurait vraiment été dommage. Bien que j’aie eu un peu de mal au début à me familiariser avec ce nouvel environnement, j’ai petit à petit été très curieuse de ce que pouvait bien nous réserver l’auteur. Alors forcément, ce premier tome est une mise en place de l’histoire, donc il peut sembler un peu longuet par moment mais je ne regrette pas un instant d’avoir commencé cette saga où nous rencontrons des lycanthropes, des jeunes femmes au don extraordinaire, et surtout un nouveau monde entièrement tissé autour de ces deux espèces.

Nous nous retrouvons donc avec Gabby, une orpheline, qui vit avec un don particulier, celui de voir, grâce à sa double-vue, l’aura des personnes qui l’entourent, mais aussi d’avoir un pouvoir d’attraction hors norme sur les hommes. Un don qui lui gâche la vie depuis sa plus tendre enfance. Isolée, elle vit difficilement son adolescence jusqu’au jour où elle découvre que le monde dans lequel elle vit n’est pas uniquement foulé par les Hommes mais aussi des créatures qui font parties des légendes : les lycanthropes. Cette révélation, elle la doit notamment à Sam, ce « papi » à l’aura différente qui compte bien l’initier à son monde car elle est spéciale et surtout n’est pas unique. Intriguée de savoir qui elle est vraiment, elle décide de suivre Sam sans savoir vraiment où elle va mettre les pieds. Elle découvre alors le monde de ces loups et les lois qui le régissent sans se douter un seul instant qu’elle n’en sortira pas indemne. Bien déterminée à être libre de ses choix, Gabby fera tout pour vivre normalement. Mais comment faire quand on a un loup taciturne et pas causant qui vous colle aux basques en pensant que vous êtes son âme-sœur ?

Comme je le disais donc plus haut, ce premier tome est en quelques sortes la mise en place d’une histoire finement menée où l’auteur apporte au lecteur, les bases pour pouvoir comprendre son monde des loups garou. Loin d’être paisible, ce dernier est régi par des lois justes mais archaïques. J’ai assisté atterrée à des présentations de Gabby face à de potentiels partenaires, comme à une exposition d’un jouet que l’on pourrait acquérir. Bon, c’est un peu exagéré et bien plus complexe mais l’indignation de la jeune femme face à ces méthodes prouvent que je ne suis quand même pas bien loin de la vérité. Passé ce sentiment, j’ai toutefois entièrement plongé dans l’histoire au point de ne pouvoir relever le nez, sauf en cas de besoin urgent. Ce qui prouve que Melissa Haag a réussi à m’embarquer avec elle en trouvant les mots justes pour créer une ambiance haletante et addictive.

Du côté des personnages, là encore, je suis plus que séduite. L’auteur a réussi à faire en sorte, malgré le point de vu à la première personne, que je puisse m’attacher à Gabby sans me mettre forcément à sa place. J’ai ainsi pu voir le bourgeon éclore et devenir une magnifique rose qui retrouve la confiance peu à peu.
Et bon sang, ce n’était pas une chose facile pour elle. Baladée de famille en famille depuis la mort de sa mère, la jeune femme sait qu’elle ne doit pas s’attacher si elle ne veut pas souffrir. Sans oublier ses dons qui lui gâchent des amitiés naissantes. Alors Gabby se renferme et repousse ceux qui pourraient l’aimer.

C’est là qu’entre en jeu Clay. Le mystérieux, sauvage, taciturne et pas bavard loup qui a revendiqué Gabby. Il la déstabilise, la surprend, lui fait baisser sa garde sans même qu’elle s’en rende compte, sans aucune parole. Je crois que je suis amoureuse de ce personnage. Alors même qu’il ne prononce pas un mot du livre, il a réussi par ses gestes, ses attentions, son comportement à me séduire comme peu de personnages ont réussi.

J’ai sincèrement adoré le fait que cette histoire entre eux évolue lentement, patiemment, sans toute cette précipitation que l’on voit régulièrement dans les livres en ce moment. Cela a quelque chose de pure et de beau.

Alors bien évidemment, au-delà de cette jolie histoire entre Clay et Gabby, d’autres enjeux se posent et rythment l’histoire, car Gabby doit notamment découvrir la nature de son don et comprendre qui elle est.

En bref, ce premier tome est une très jolie surprise avec un gros coup de cœur pour Clay et le monde qu’a su créer Melissa Haag. Au vu de la fin, je suis contente de ne pas avoir à attendre la suite et pouvoir me jeter immédiatement sur le second tome afin d’en savoir un peu plus sur ces loups pas comme les autres.

Mes extraits :
« Au fil des ans, j’avais appris à me contrôler, sachant que les personnes qui m’entouraient étaient capables de percevoir les sentiments tels que la peur, la colère, l’envie ou la tristesse. Mais ce soir, toute ma maîtrise semblait envolée. La rage et la crainte me submergeaient. La rage envers Sam, qui avait tout manigancé, et la crainte que les Anciens comprennent ce qui venait de se passer.
J’avais touché la liberté du doigt. Sam m’avait menée en bateau et avait mis toutes les chances contre moi en augmentant éhontément le nombre de participants. Pourquoi fallait-il que ce soit le tout dernier loup-garou à passer qui m’envoie un éclair en plein dans le ventre ? Avoir la paix au moins une fois dans ma vie, était-ce trop demander ? »
*** ***
« Clay était toujours affairé devant le pick-up. En m’entendant, il se retourna pour me voir approcher. À part quelques coups d’œil furtifs pour m’assurer qu’il ne partirait pas, je regardais où je mettais les pieds pour éviter les pierres et marcher dans le sable que les pneus avaient retourné. Mes pas raides et désynchronisés me donnaient une allure affectée. Pourvu que personne ne soit en train de me filmer.
Alors que je me rapprochais, Clay sortit un chiffon de sa poche et le posa sur le sol à côté du pick-up. Je m’interrompis à mi-chemin et regardai le tissu crasseux. Je venais juste de me laver. Décidément, avec lui, je finissais toujours toute sale. De toute façon, je venais de marcher pieds nus dans la terre. Les graviers pointus achevèrent de me décider. Je posai les pieds sur le chiffon, m’essuyant sur la surface tachée de graisse et de carbone pour déloger les petits cailloux qui s’étaient fichés dans ma peau. Le soulagement en valait la peine.
— Merci, dis-je en levant les yeux vers lui.
Comme il avait posé le chiffon juste devant le pick-up, j’étais plus proche de lui que je ne l’aurais voulu. Je pouvais voir ses yeux marron qui me dévisageaient derrière ses cheveux filasse. Il me scrutait avec attention et j’éprouvai de nouveau ce tiraillement au creux du ventre qui me ramena à mon problème. Il y avait bel et bien une connexion entre nous, une connexion dont je ne voulais pas et dont il n’avait peut-être pas non plus envie. Au lieu d’essayer de savoir ce qu’il pensait de notre lien, je ferais peut-être mieux de lui expliquer pourquoi moi je n’en voulais pas, en des termes que lui aussi pourrait comprendre en tant que loup solitaire. »
*** ***
« — Gabby, regarde, se récria Rachel lorsque je poussai la porte-moustiquaire. Un chien !
Sur la terrasse, Rachel était allongée sur le côté, étendue sur une serviette de plage. Entre sa serviette et celle qu’elle avait sortie pour moi était assis un gros molosse, qui se prélassait au soleil. Je m’arrêtai pour le regarder. Bon sang, qu’est-ce que c’est ? S’il avait la taille d’un dogue allemand, il n’en avait pas du tout le physique. Long d’au moins deux mètres dix de la truffe à la queue, le chien avait une fourrure marron hirsute qui lui donnait l’air tout fou. Rachel ne semblait pas gênée par son air sauvage. Elle continuait à le caresser affectueusement.
Il tourna la tête, se dérobant à la main de Rachel. Son doux regard brun croisa le mien.
Rachel se redressa pour avancer le bras et atteindre de nouveau sa tête.
— Il a monté les marches du porche et s’est allongé directement. J’ai failli faire pipi dans ma culotte. Tu as déjà vu un chien aussi gros ? D’après toi, c’est quelle race ?
Elle continuait de le caresser avec tendresse.
Je restais rivée sur place, l’estomac noué. Les restes de nostalgie qui s’attardaient disparurent quand je soupçonnai ce qui s’était passé. Quelles chances y avait-il pour qu’un énorme chien fasse par hasard son apparition sur le pas de ma porte à peine quelques heures après le départ de Sam ? C’était peu probable. Quand je lui avais dit que je prendrais un chien, c’était une blague. Je ne pouvais pas me le permettre.
— Et tu ne croiras pas ce qui est écrit sur sa plaque, dit Rachel sans se soucier de mon absence totale de réaction. « Si vous me trouvez, veuillez m’offrir un bon foyer. » C’est drôle, non ?
Elle passa les doigts dans la fourrure de son encolure, faisant tinter la plaque de son collier, dissimulée dans sa fourrure. Le chien continuait de me regarder, ignorant les soins que lui prodiguait Rachel.
— Oui, c’est drôle, murmurai-je.
Avec un si gros chien, j’étais certaine qu’aucun homme ne me chercherait des ennuis. Mais un chien à moitié moins volumineux aurait tout aussi bien fait l’affaire. Pourquoi avoir choisi cette race-là ? Il avait presque la taille de Sam, quand ce dernier avait sa fourrure sur le dos. Sam craignait-il que je me fasse agresser par l’un de ses semblables ? Dans ce cas, je ne voyais pas comment un bon vieux chien pouvait m’aider. Soudain, j’ouvris grand les yeux en prenant conscience de ma stupidité. Ce n’était pas un bon vieux chien.
Je devais appeler Sam pour savoir ce qu’il avait en tête, puis le sermonner vertement. Il avait envoyé quelqu’un chez moi pour me protéger. Je m’apprêtais à tourner les talons pour rentrer lorsque Rachel m’annonça quelque chose qui me liquéfia sur place.
— Sur sa plaque, il est écrit qu’il s’appelle Clay. Qu’en penses-tu ? On le garde ? »

Chronique de Sandy Twi-cops
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 2995 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 376 pages
Editeur : Shattered Glass Publishing LLC

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