mardi 29 novembre 2016

PIEGES de Christy Saubesty

Sortie le 16 novembre 2016

4ème de couverture : Londres, 1853.
Aaron Wendell, riche héritier à la réputation sulfureuse, n’imaginait pas que sa vie serait bouleversée par une banale partie de campagne.
Pas plus que la jeune Abigail Fischer, qui pensait avoir connu suffisamment de drames pour toute une vie.
Dans leur dos, les jalousies s’exacerbent et dans l’ombre, l’ennemi les guette…

Mon avis : Voilà une sortie à côté de laquelle je ne voulais vraiment pas passer et avoir la chance de le recevoir par les éditions Pygmalion, que je remercie vivement, m’a fait trépigner de joie. Pourtant il n’est jamais évident de lire et d’écrire une chronique sur un auteur que vous appréciez car il y a toujours cette appréhension du « et si je n’aimais pas ? ». Il faut dire qu’ici Christy Saubesty sort de ses sentiers battus et se lance dans un genre totalement nouveau pour elle : la romance historique. Étant moi-même fan de ce genre, croyez-moi, le stress est à son comble.

Me voilà donc, plongée dans l’époque du Londres victorien, où les codes de conduites n’ont plus rien à voir avec les nôtres, pour y rencontrer Aaron et Abigail.
Aaron est l’héritier du comte Wendell. Il va sur sa trentième année et a quasiment passé la moitié de sa vie dans la débauche. Il ne conçoit pas s’unir à une seule femme et encore moins quand elles sont totalement innocentes. Toutefois, la donne change quand sa sœur décide de se marier et que sa mère lui annonce qu’il est temps pour lui de prendre épouse quand la santé de son père vacille. Loin d’être ravi, le futur comte espère bien profiter jusqu’à son prochain anniversaire avant de se faire passer la corde au cou, jusqu’à ce qu’il rencontre Abigail Fischer.
Abby est tout ce que déteste Aaron, jeune et innocente, bien que très belle. Lorsqu’il la revoit pour la seconde fois, lors du bal de Lord et Lady Winthers, il ne peut s’empêcher d’être charmé même s’il sait que rien ne passera avec elle. C’était son plan bien évidemment, mais quand il se retrouve dans une situation compromettante avec Abigail, tout vole en éclat.
Bien décidé à sauver l’honneur de la jeune femme, Aaron se retrouve alors piégé dans un mariage que ni lui, ni Abby ne voulaient.

Dès les premières lignes, j’ai été totalement prise par l’histoire qui, au fil des pages, avance crescendo.
Il m’a tellement été difficile de lâcher ce livre, que je ne me suis tout bonnement pas arrêter avant d’avoir tourné la dernière page.
Tout dans ce livre m’a séduite.
Du style de l’auteur, à l’histoire, en passant par les personnages, rien ne m’a déplu.

Ce n’est pas le premier livre de l’auteur que je lis, et pourtant, je ne l’ai jamais autant aimé que dans ce genre qui lui va à merveille. Le style d’écriture est divin, poétique et totalement addictif. Je ne suis pas une grande fane de l’écriture à la troisième personne et pourtant, ici, ce ne pouvait pas en être autrement tant la maîtrise est excellente. Grâce à ce style, j’ai pu être plongée dans la tête d’Abby, de Aaron mais aussi d’autres personnages qui apportent un plus à l’histoire sans la ralentir ou lui nuire.

En ce qui concerne l’histoire, même si elle reste peu surprenante, je me suis retrouvée happée avec les personnages à vouloir démêler les nœuds de leur vie.

Du côté des personnages, là encore, tout est très bien développé.
J’ai adoré Aaron pour son côté attentionné, chevaleresque même s’il est parfois rustre.
Abigail quant à elle, a beau être une jeune femme innocente, elle a un caractère assez trempé et j’ai adoré les scènes où elle tient tête à Aaron. Toutefois, sa candeur et son innocence permettent de tempérer sa fougue, ce qui fait d’elle une héroïne très attachante.

Il y a bien évidemment des personnages secondaires que l’auteur a bien pris soin de développer mais aussi de nous donner parfois leur point de vu comme Sélina, la sœur d’Aaron, toujours présente pour le recadrer, drôle et taquine. Ou encore Gillian, le chaperon mais aussi la confidente d’Abby, toujours là pour la rassurer et la protéger.
Les meilleurs amis d’Aaron sont eux aussi très présents et j’avoue avoir adoré Lord Crawford qui est très drôle !

En bref, un total coup de cœur pour cette romance historique qui m’a totalement séduite. Une histoire tellement bonne qu’il m’a été impossible de l’arrêter. J’espère sincèrement que nous aurons la suite des histoires de Gillian et Sélina car au vu de leurs vies, je ne doute pas que l’auteur a matière à écrire là-dessus.

Extrait :
« Abigail se pétrifia. Elle aurait voulu faire demi-tour, s’éloigner et même rejoindre son père en courant, hélas, elle n’était tout simplement plus capable de bouger. La porte devant elle s’ouvrit à la volée et une masse imposante la déstabilisa brusquement. Un cri d’effroi franchit ses lèvres tandis qu’elle tendait les mains en avant pour se raccrocher à ce qu’elle pouvait.
- Oh, mais…
- Pardon !
Le temps se suspendit.
Agrippée à la chemise de l’homme l’emprisonnant entre ses bras, Abigail écarquilla les yeux, la bouche ouverte sur un son qui refusait de sortir, le cœur battant la chamade et la peau s’enflammant partout où l’inconnu la touchait.
- Eh bien, ronronna ce dernier. J’ai quitté cette demeure depuis trop longtemps… J’ignorais que ma mère avait engagé une aussi exquise beauté à son service.
Aaron contempla la jeune créature qu’il retenait contre lui.
Jamais encore il n’avait rencontré de femmes avec un tel regard. Un regard qui lui inspirait des choses n’ayant plus rien à voir avec la musique. Si vif, si pur. Il vous transperçait littéralement.
Finalement, il était peut-être bien d’humeur à la bagatelle… Il relâcha lentement son étreinte et laissa ses mains glisser le long des bras de la demoiselle jusqu’à ses poignets.
L’alcool excusait tout ou presque, alors pourquoi pas…
- Mon cœur, chuchota-t-il en repoussant délicatement une mèche sur son front. Voulez-vous bien me raccompagner dans ma chambre ?
La jeune femme resta immobile, le regard fixé droit devant elle.
- Vous pourriez ainsi me border…
- Elle eut une inspiration tremblante et cilla deux fois.
Quelque part dans la maison, des pas précipités approchaient.
- Et me tenir au chaud…, ajouta-t-il.
- Ah ! Abby, tu es là.
Wendell s’écarta promptement. Joseph Fisher les rejoignit avec un certain empressement, le souffle un peu court. Au froncement de sourcils de la demoiselle, Aaron comprit qu’elle était désorientée. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Broché: 384 pages
Éditeur : PYGMALION
Collection : ROMANS

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