mardi 23 février 2016

UN MONDE SANS FIN, de Ken Follett

Sortie le 06 janvier 2010

Résumé: 1327. Quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont la teneur pourrait mettre en danger la couronne d’Angleterre. Ce jour lie à jamais leurs sorts... L’architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le guerrier dévoré par l’ambition : mû par la foi, l’amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun d’eux se bat pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation – secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la Peste noire. Avec Un monde sans fin, Ken Follett nous offre une nouvelle fresque historique aussi séduisante et captivante que Les Piliers de la Terre, cette superbe épopée romanesque qui avait pour cadre l’Angleterre du xiie siècle.

Mon avis: Ce livre se déroule après les 2 tomes des Piliers de la terre, mais longtemps après puisque nous suivons les aventures des descendants des héros Tom le bâtisseur, ou encore de Jack. Nous débutons donc l'histoire 200 ans plus tard. La ville de Kingsbridge a bien évolué, elle s'est encore agrandie. Le prieuré s'est agrandi lui aussi, puisqu'il y a maintenant un couvent de nonnes en plus du monastère des moines.

Nous allons suivre dans ce "troisième" tome la vie de 4 personnages principaux que l'on découvre tout d'abord enfants, puis nous suivons leurs destins croisés jusqu'à ce qu'ils soient devenus adultes et parents à leur tour.

Ces 4 enfants, ce sont Merthin, son frère Ralph, Gwenda et Carys, qui se retrouvent le jour de la foire à la laine. Ils vont jouer dans la forêt quand ils tombent sur un chevalier poursuivi par d'autres guerriers. Ils sont témoins d'une bataille féroce et meurtrière et parviennent à aider le chevalier, Thomas, à s'en sortir, blessé, mais vivant. Merthin va être lié à Thomas par un terrible secret qui les poursuivra toute leur vie...
Mais ce jour-là va aussi et surtout être pour lui celui de sa rencontre avec Carys, de 2 ans de moins que lui, ils se plaisent tout de suite ces deux là. Une profonde amitié va naître entre eux. Amitié qui va se transformer en histoire d'amour, mais une histoire bien compliquée, avec beaucoup de hauts et de bas!

- Merthin, devenu apprenti charpentier, déteste son patron, qui le lui rend bien! Surtout parce que Merthin a de l'or dans les mains et est bien plus doué et intelligent que son maître.
- Carys, l'amoureuse de Merthin depuis leur plus tendre enfance, a un désir d'indépendance et ne se voit pas devenir la "femme" de quelqu'un et de devoir lui obéir.
- Gwenda, fille d'un pauvre manchot et voleur, a une enfance bien particulière, puisque son père lui a appris toute jeune à voler pour l'aider à nourrir la famille. Il est prêt à tout pour survivre et pour faire vivre ses enfants, quitte à en sacrifier certains pour sauver les autres...
- Ralph, le petit frère de Merthin. Même s'il est plus jeune, il est plus grand et plus costaud que Merthin, et par son physique, il est choisi pour devenir écuyer pour apprendre l'art de la guerre afin de défendre son pays. On sent très vite que Ralph est un être malfaisant, et ça ne fait que se confirmer au fil du temps...

Autre personnages importants et détestables de cette histoire: 

- Godwin, qui est un moine du monastère de Kingsbridge, mais aussi un manipulateur né. Féru de manigances et de politique, il va tout faire pour essayer de monter en grade au prieuré.
- Mais aussi Philémon, petit frère de Gwenda, qui a choisi la voie monastique pour être sûr de ne plus jamais avoir faim: il aura toujours de quoi manger en devenant moine! Il ne perd pas le nord celui-là! Voleur et manipulateur, il va devenir le bras droit de Godwin et va l'aider à grimper au sein du pieuré.

Encore une fois dans ce tome, beaucoup de personnages ont des destins qui s'imbriquent les uns avec les autres. Cet auteur est diabolique car il sait nous passionner avec des rebondissements qui nous laissent sans voix ou sur le cul, au choix, mais aussi avec des personnages qui évoluent toujours d'une façon dont on ne s'y attend vraiment pas. 


Mais j'ai aussi été fortement agacée par le comportement de Carys... Et en même temps, elle est un modèle d'indépendance et de féminisme dans une époque où la femme n'est bien souvent qu'un propriété sans droit à la parole, dans une société masculine et machiste. Les meurtres et viols sont monnaie courante, que ce soit parmi le petit peuple mais aussi dans la haute société. Ces seigneurs qui se croient tout permis et au-dessus des lois, que ce soit avec les femmes ou avec leurs serfs.

Donc je parlais de Carys, que j'ai trouvée très, très agaçante à repousser Merthin sans arrêt parce qu'elle préfère mener à bien ses intérêts personnels et son ambition plutôt que de n'être "que" l'épouse d'un homme.  Mais c'est aussi ce qui donne de la matière à son personnage et à l'histoire car le fait que Carys et Merthin ne puisse pas se marier va finalement leur permettre de mener leur vie et leurs projets chacun de leur côté, et de faire évoluer leur ville aussi, puisqu'ils vont devenir tous les deux des personnes importantes à Kingsbridge. 

En tous les cas, l'auteur n'a pas dû se faire beaucoup d'amis au sein du clergé car ce livre n'en donne vraiment  pas une très bonne image!!! Il est vraiment dépeint comme un nid de vipères plus diaboliques et manipulatrices les unes que les autres... J'ai été souvent affligée que de tels comportements aient pu exister à cette époque comme à la nôtre d'ailleurs!

L'époque où se déroule ces tomes est une époque très noire,où les lois ne sont pas toujours justes et où elles ne sont pas forcément faites pour être respectées, mais aussi où la médecine n'en est qu'à ses prémices, où les moines soignent tous les maux avec des saignées ou des cataplasmes. 
L'écriture de l'auteur est formidable car on se retrouve complètement immergé dans cette époque que l'on aurait certainement pas voulu connaître mais qui est carrément fascinante. Les armes à feu n'existaient pas, l'électricité et les antibiotiques non plus...

Chronique de Nini Tessie-cop
Poche: 1344 pages
Editeur : Le Livre de Poche (6 janvier 2010)

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