vendredi 12 mai 2017

DEVIL’S ROCK, enchaîne-moi, de Sophie Jordan

Sorti le 28 avril 2017

Résumé : Le véritable crime est de nier ce que l’on ressent. Le danger est inscrit dans chaque muscle de Knox Callaghan, et ses yeux bleus ont le pouvoir de déceler les pensées les plus intimes de Briar Davis, une jeune infirmière. Il n’y a qu’un problème : Briar travaille au pénitencier et Knox y est incarcéré pour meurtre. Irrémédiablement attiré par Briar, Knox fait tout ce qui est en son pouvoir pour la protéger de sa noirceur et ne pas l’impliquer dans sa vie déjà compliquée. Elle est trop innocente, trop douce, et n’a aucune idée de ce dont il est capable. Mais tout sacrifice a ses limites…

Mon avis : De nos jours, la romance et particulièrement la New Romance révèle un tel regain d’intérêt de la part des lecteurs, qu’il est clairement très difficile de passer outre lors des sorties à moins de vous retrouver sans lecture pendant un petit moment. Ce qui est vraiment impossible pour ma part. Et bien que je ne sois pas sa plus fervente admiratrice, je me laisse parfois tenter par des résumés qui pourraient me plaire.
Devil’s rock en fait partie. Le milieu carcéral n’étant pas un milieu très exploité dans les romances, j’avais espoir que ce livre sortirait du lot. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. J’ai très vite été déçue de voir que le thème ne sert que d’introduction à une banale romance sans « actions ».

Pourtant, le style d’écriture de Sophie Jordan est bon et fluide. D’ailleurs, j’ai vraiment accroché à la première partie du roman qui se passe dans la prison. Puis, il y a eu la seconde partie, une fois Knox relâché. Leur histoire a fini par sonner creux et j’ai dû lire un énième récit sur une jeune femme bien sous tous rapports qui tombe sous le charme d’une brute qui n’en est pas vraiment une, ce qui m’a finalement agacée.
Je crois que je me suis définitivement lassée des histoires où les scènes de sexe à outrance sont le thème principal du roman.

Ce qui m’énerve le plus, c’est qu’il y avait vraiment du potentiel. D’autant que les personnages avaient vraiment la carrure pour tenir une bonne intrigue, si l’auteur les avait vraiment exploités.
Prenez l’héroïne, Briar. C’est une infirmière respectable, qui a de l’ambition, au point de s’aventurer au cœur d’un pénitencier pour aider son patron. Elle ne veut vraiment pas être là où elle est, mais c’est sa chance pour gravir les échelons, alors elle se retrousse les manches et va au cœur du danger. Cette jeune femme douce mais qui possède aussi du répondant va pourtant finir par se laisser guider par ses hormones dès que Knox apparaît dans l’infirmerie.
Ok, Knox est canon, il dégage cette puissance qui devient fatalement attrayante, et… c’est tout ! Car au final, on ne sait quasiment rien de lui, hormis la connerie pourquoi il a passé huit ans en prison. Pourtant, l’auteur avait de la marge pour nous le faire découvrir puisqu’elle utilise la double narration mais elle a préféré se concentrer sur leur attirance qui n’a même pas été approfondie, testée ou mise à l’épreuve comme je l’aurais aimé.

En bref, une romance de plus dans un océan de romances. Vaut-elle vraiment le coup ? A vous de vous faire votre propre avis. Mais personnellement, elle n’est pas assez approfondie et exploitée pour qu’elle me donne envie de lire la suite, qui sera sur Reid, le chef de clan de Knox à Devil’s Rock.

Mes extraits :
« Pourtant, malgré la peur que lui inspiraient les deux skinheads, ce fut le troisième détenu qui la stupéfia particulièrement. Elle sentit son cœur faire une embardée avant de partir au triple galop comme pour fuir au plus vite cet homme qu’il jugeait particulièrement dangereux.
Celui-là n’avait aucun tatouage visible, mais cela ne rendait que plus impressionnante la masse de ce corps menaçant et la sévérité de ses traits. Ses mâchoires semblaient suffisamment puissantes pour briser la roche, et ses lèvres étaient figées en une ligne raide aux extrémités de laquelle on apercevait deux ridules, possibles stigmates de fossettes ou de rides d’expression – sauf qu’elle était certaine que ce personnage n’avait jamais appris à sourire.
La balafre sanguinolente qu’il avait sur le front ne faisait que souligner la dureté de son physique. Cette blessure aurait pu affaiblir n’importe qui d’autre, mais pas ce type. Il ressemblait à un guerrier, indifférent à la douleur et prêt à repartir au combat. Briar savait que bon nombre de femmes étaient attirées par ce genre d’hommes : le Viking assoiffé de sang, le Tarzan qui a tôt fait de ramener Jane dans sa cabane afin de lui faire oublier en un tour de bras son appartenance à la haute société. Brut et gonflé de puissance, il transpirait le danger. C’était un type qui semblait ne craindre rien ni personne, avec des yeux caves et l’ombre d’une barbe naissante qui encadrait sa mâchoire puissante. Elle pouvait presque s’imaginer lui caresser les joues du bout des doigts. Presque – si elle avait été folle et attirée par les criminels. »
*** ***
« — Vous savez où vous êtes, princesse ?
Le profond roulement de sa voix fit vibrer ses tympans et toute la surface de sa peau. Briar cligna des yeux, interloquée par la question – et irritée par l’utilisation de ce terme affectueux qu’il avait prononcé non sans un certain dédain.
— Évidemment que je sais où je suis, répondit-elle.
— Alors vous devinerez sans doute ce qui m’est arrivé.
— Je me doute qu’il s’agit d’une bagarre, rétorqua-t-elle en rougissant légèrement. J’espérais simplement obtenir quelques détails. »
*** ***
« — Savoir ce qui s’est passé exactement m’aiderait à déterminer la gravité de votre blessure. Je vous assure que ce n’est pas pour satisfaire une sorte de curiosité morbide.
Elle le regarda droit dans les yeux, les sourcils froncés, en attendant sa réponse.
— Matraque, dit-il simplement.
Seuls les surveillants avaient des matraques.
Elle baissa les yeux d’un air contrarié sur la chair violacée et se mit à palper délicatement la zone sensible du bout des doigts afin de déterminer s’il avait quelque chose de cassé. Elle ne découvrit aucun signe flagrant de fracture, mais elle savait aussi que le seul moyen d’en avoir le cœur net était de lui faire passer une radio.
— Vous devriez obtempérer avec les surveillants pénitentiaires. Ce genre de traumatismes pourrait causer des dommages irréversibles.
Une lueur dansa dans ses yeux. Briar ne put en déterminer exactement la cause. Elle s’éteignit instantanément, mais la jeune femme fut néanmoins saisie d’une forte appréhension.
— Qui a dit que je n’avais pas obtempéré ? lâcha-t-il.
Elle hésita, estomaquée, et ne comprit pas pourquoi. L’idée même que des hommes apparemment irréprochables puissent n’être finalement pas si irréprochables que cela, qu’ils puissent faire du mal à autrui sans raison valable, sans raison tout court… Eh bien, disons que ce concept n’était pas nouveau pour elle. Les hommes mauvais, il y en avait de toutes sortes – elle le savait mieux que quiconque.
— Alors vous dites qu’ils ont fait usage d’une force excessive sur vous ?
Il pencha la tête sur le côté, et la surface jusque-là dure de son visage se craquela – pour laisser filtrer le dégoût.
— Vous le faites exprès ? Vous vous croyez où, princesse ?
Briar se raidit brusquement.
— Je sais très bien où je suis, rétorqua-t-elle. Si des surveillants ont fait preuve de violence sur vous, vous devriez porter plainte auprès…
— Premier jour ici, et vous savez déjà tout mieux que tout le monde, murmura-t-il. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Poche: 480 pages
Éditeur : MILADY
Collection : Sensations

3 commentaires:

  1. Comme toi Sandy, j'overdose aussi de ces romances sans profondeur et comblée par les scènes de sexe!Un de moins à lire, merci!

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  2. Bon, je ferais l'impasse sur celui ci. Merci !

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  3. Ça pleut tellement ce genre de roman que j'aurais l'impression de lire et relire sans cesse le même roman à quelques choses près... Le jour de la marmotte?

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